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Mélodies sans paroles d’Adèle Hugo

Richard Dubugnon découvre la musique d’Adèle Hugo dans une malle en 2004 à Hauteville House alors qu’il est invité par le Victor Hugo International Festival de Guernesey. Convaincu de la qualité de cette musique, il demande la copie des manuscrits qu’il répertorie, complète, arrange. Il aura attendu 16 ans la création de cette musique posthume, dont quelques rares pages seulement furent jouées en privé à Guernesey. 

« Hantée du fantôme de sa sœur ainée Léopoldine noyée à 19 ans, Adèle vit dans l’ombre du père dont elle reste la « second best » : elle est dépressive, bipolaire et érotomane, souffrant d’un amour non réciproque pour un lieutenant fauché. Sa passion pour la musique lui permet de s’évader de l’île-exil de Guernesey, or même si son père apprécie ses dons de pianiste, il n’a jamais pris au sérieux son talent de compositrice et refuse de l’aider à faire publier ses mélodies.

Le style d’Adèle est romantique, entre Halévy, Bizet et Gounod, mais c’est la musique d’une autodidacte de talent qui n’a pas eu le temps de développer sa technique. Des œuvres achevées, il n’existe que 14 mélodies pour voix et piano et une mélodie pour voix, chœur et piano, toutes sur des textes de Victor Hugo. Il y a aussi cinq mélodies (ou « chants ») sans paroles que j’ai arrangées pour clarinette ou violoncelle et piano. On notera qu’Adèle fut la première à mettre en musique des chansons des Misérables (Chansons de Gavroche et de Jean Prouvère). Elle n’a jamais eu l’occasion d’entendre la grande majorité de ses compositions. » 

Richard Dubugnon, Paris 2021.

Pour découvrir les Mélodies sans paroles d’Adèle Hugo enregistrées par les musiciens de l’Orchestre Victor Hugo, rendez-vous à la Maison natale de Victor Hugo pour l’exposition « Ni courtisane, ni ménagère. Victor Hugo et les droits des femmes » en place du 22 septembre 2021 au 24 janvier 2022.